Rétrospective
4 juin 2017 - 5 novembre 2017

Meschia en Terres Inconnues

Meschia écrit le 3è acte de sa rencontre avec Martres-Tolosane. Et tout est prétexte à exploration en Terres Inconnues, rien ne se jette, tout se recycle et reprend vie sous les doigts du poète, vieilles voitures, tracteur, poubelles renaissent dans une grande marmite artistique
Et un délire joyeux côtoie les céramiques pures et sévères et nous promène en scénettes nostalgiques dans les petits jardins de la ville… Donner du bonheur tout simplement.

Encore une fois, Sylvian MESCHIA fait des siennes ! Voici déjà 3 années qu’il fait surgir au Grand Presbytère et en marge du monde l’art Contemporain, ses concepts et ses mirages. Sylvian MESCHIA écrit cette fois, le troisième acte d’une rencontre avec Martres-Tolosane. La culture dans laquelle il nous plonge, offre continuellement une multiplicité d’images qui sont les miroirs dans lesquels nous nous réfléchissons.

Sylvian MESCHIA est entré en céramique comme l’on entre dans les ordres et la céramique a vocation d’être suffisamment intime pour être maniée, éprouvée comme un livre se feuillette. C’est ainsi qu’il nous livre dans ce nouveau roman singulier, une visite en pleine fabrique d’objets. Des collections insolites issues d’un fantastique « Big Bang » se façonnent en ordre plus ou moins organisé avec les œuvres calligraphiques du céramiste. Par ce parchemin, drôle et coloré, le potier des lettres et des mots, raconte un récit universel qui fraye le chemin vers l’univers du jardin hétéroclite et poétique. Mais l’univers n’est plus assez grand et la terre demeure le jardin du potier…

Alors au détour d’une promenade, il nous laisse ponctuer les textes au travers de scénettes fantasques faisant rimer vieux tacots et jeux de mots.
Puis au fond du jardin de Colette, il exprime un joyeux méli-mélo qui résonne de sensibilité et de vérité. Plus loin dans la ruelle, les granges SOUM bousculent le patrimoine qui ne se dévoile pas au premier venu. Enfin, la maison MAS partage avec nous, une œuvre comprise qui donne du bonheur tout simplement.
A quoi bon le masque ! L’artiste se suffit à lui-même. Un personnage à l’activité incessante, empreint d’une frénésie au service d’une création sans limites.
Il est né dans une marmite artistique. Peut-être n’en est-il jamais sorti !

« Il est sur la terre occitane un potier qui fait parler les objets. C’est dans une ferme du Volvestre que Sylvian Meschia travaille une terre extraite d’une carrière voisine, entre des murs de brique qui respirent la terre d’oc dont ils gardent la mémoire. Les objets qui sortent de ses mains répondent au labeur millénaire des paysans de cette plaine de la Garonne qui labouraient la terre et faisaient entendre sa vie d’une autre manière. C’est cette terre que travaille Sylvian Meschia, la même que le sculpteur André Abbal, à quelques kilomètres de là, modelait au siècle dernier, en lui faisant parler la langue d’oc.

Dans l’atelier reposent des vases et des boîtes rouges et ocre et des boîtes bleu nuit. Les poèmes viennent s’inscrire sur le temps organique que la terre rend visible. Le jour et la nuit devenus des vases de terre qui racontent un poème que l’on peut lire au milieu des signes venus d’ailleurs que l’on ne peut que regarder. N’est-ce pas là qu’est la beauté ? Dans cette harmonie entre tous les regards : celui des yeux, celui du cœur, celui de l’esprit ? Entre ce que l’on voit et ce que l’on ne comprend pas. Beauté philosophique du quotidien. Sagesse d’un soleil dessiné dans la terre. Sylvian Meschia a quelque chose à la fois d’Aladin, du poète qui l’a créé et du génie qu’il appelle. Sa lampe magique (elle était sans doute en terre cuite) est un tour ; le contact des mains et de la terre fait surgir des formes, des couleurs, des images, des poèmes, des textes écrits dans toutes les langues mais des langues réinventées par les formes du monde, fait surgir des rêves.

À Rieux-Volvestre, il y a une ferme et dans cette ferme, il y a un potier. Entre la lampe d’Aladin et le renard du petit prince, sur la terre d’oc où poteries jaspées, tableaux de céramique, vases et coupes nous parlent la langue d’un artiste qui fait entrer dans la terre qu’il modèle le regard d’autres artistes et son histoire, un artiste qui crée des formes, des couleurs et des signes pour inventer des objets poétiques, pour nous faire redécouvrir la poésie qui habite notre quotidien si nous savons la voir, si nous savons la lire dans une simple coupe. Vases conteurs. À Rieux-Volvestre, il y a une ferme, et dans cette ferme, il y a un poète.

Les œuvres de Sylvian Meschia placent notre regard dans un temps intemporel, celui de nos racines à tous. »

Françoise Besson

Affiche de l'exposition de Sylvian Meschia, Le Grand Presbytère, Martres Tolosane.

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