Emmanuel KIEFFER

Emmanuel Kieffer – Sculpteur du feu et de l’élan

Emmanuel Kieffer est un sculpteur français né en 1961, reconnu pour son travail exceptionnel du métal. Ses alliés sont le feu, l’enclume et le marteau, qu’il utilise pour forger des œuvres où la grâce, le mouvement, la légèreté et l’émotion jaillissent d’un matériau d’apparence rude. Il défend notamment le fer forgé, qu’il considère comme noble et historiquement lié à l’homme, bien qu’il travaille également le bronze.

Avant de devenir sculpteur, Emmanuel Kieffer a exercé le métier de maréchal-ferrant pendant 25 ans, une passion née de son amour pour le cheval. Il découvre le travail du fer chaud lors de sa formation, et cette expérience est le fondement de son art actuel.

Ce métier était un pacte de confiance et d’intimité avec l’animal. Pour que le cheval accepte l’homme, le feu appliqué et le fer cloué, il fallait un dialogue constant, un « corps à corps » où la force et la délicatesse s’ajustaient. Cette technique de forge rigoureuse, maîtrisée dans la maréchalerie (notamment pour les fers orthopédiques), lui est aujourd’hui essentielle. Il a d’ailleurs commencé son chemin vers la sculpture en personnalisant ses outils puis en créant des objets utilitaires artistiques (cure-pieds, bougeoirs)

Aujourd’hui, il ne ferre plus, il sculpte, mais l’engagement et la passion sont intacts. Il exprime que sa plus grande richesse est de « vivre pleinement ce pour quoi l’on est fait. »

Son style se distingue par une approche qui crée des chevaux avec des vides et des pleins, un style très particulier qui lui a permis d’atteindre son originalité et d’élargir son œuvre au domaine du monumental. Ce besoin de se mesurer à la matière et de créer des pièces de grande taille est peut-être un héritage de son passé de maréchal-ferrant.

Ses créations (telles que Promenade en bord de Garonne, Kiss Moyen, Ibero, Jericho, Fantazia ou Black-beauty) transcendent le simple sujet pour faire du cheval un puissant symbole de liberté, de puissance maîtrisée et d’élan vital. Il incarne à la fois la noblesse du geste et la fragilité du lien entre l’homme et l’animal. Chaque sculpture est une mémoire de corps, de feu et de respect.

Il crée des lignes très sensuelles, exprimant la fougue et le mouvement, même dans la rudesse apparente du métal. Ses œuvres ne se limitent pas aux chevaux, il a aussi réalisé des sculptures sur le thème des cyclistes.